Alors que toute la troupe travaille d'arrache-pied depuis la rentrée de septembre, nous avons choisi de vous présenter, dans une courte série d'articles les femmes et les hommes de l'ombre en commençant par notre nouveau metteur en scéne, Etienne Maquaire.
Contaminé par le virus du théâtre !
F.B. Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience ?
E.M : J’ai commencé ma carrière professionnelle dans le spectacle à la fin des années 80, comme musicien (guitariste et bassiste), au sein de plusieurs groupes aux styles variés. Le début des années 90 a vu l’émergence de groupes comme « Chanson + Bi-fluorée », « Victor Racoin » ou encore « Le Quatuor », qui proposaient des spectacles d’humour musical. Ce genre de concerts théâtralisé m’a tout de suite séduit. Parallèlement je me suis donc mis à la comédie à travers des stages et des ateliers théâtre, dans l’optique de pouvoir travailler sur de tels projets liant comédie et musique… Et j’ai bien sûr fini contaminé par le virus du théâtre en devenant comédien en plus de musicien.
En 2004, j’ai commencé à animer des ateliers théâtre jeunes et à intervenir dans le cadre de projets pédagogiques autour du spectacle. C’est là que j’ai commencé à écrire, poussé par la nécessité de produire à chaque fois un spectacle adapté au projet et au groupe. Je suis donc devenu tout naturellement auteur et metteur en scène en plus de musicien et comédien.
C’est avec toute cette expérience et un bon paquet de spectacles à mon actif que j’interviens dans le projet « Roméo & le cycle des astres ».
Etienne Maquaire - septembre 2023
Le public ne voit la cabane qu'une fois finie
F.B. Quelle est ta formation ?
E.M. : Autodidacte. Avec pour principe de toujours considérer les opportunités. Créer un spectacle, c’est toujours prendre le risque de faire ce qu’on a jamais fait. A chaque fois j’apprends et ça me ressert pour après. Comme je fais ça depuis longtemps, j’ai beaucoup appris. Aujourd’hui, je vois mon travail un peu comme celui d’un architecte qui doit construire sa cabane. Ça passe par plusieurs phases, la première étant d’en dresser un cahier des charges le plus précis possible. Il y a toujours plein de paramètres techniques et logistiques à intégrer pour que ça puisse fonctionner. Ça n’est pas qu’artistique. C’est un puzzle dont il faut concevoir toutes les pièces au millimètre si on veut qu’elles s’emboîtent parfaitement. Cela nécessite de tout prévoir. Ensuite l’écrire, c’est en dessiner les plans définitifs. Là, il vaut mieux s’assurer d’une construction solide et aux normes anti-sismiques, car il y aura toujours des impondérables à gérer aussi bien dans la préparation que dans les représentations. On aborde enfin le travail de construction qui se mène de front avec tous les corps de métiers (acteurs, costumes, décors, technique, logistique, communication, administration...). C’est un travail d’équipe et beaucoup d’énergie à mettre en œuvre pour que ça puisse être beau, intéressant et divertissant tout en restant costaud, pragmatique et efficace pendant tout le processus de création.
Au bout du compte, le public ne voit la cabane qu’une fois finie. Je ne suis satisfait que s’il est séduit par le résultat et que les participants au projets sont contents de ce qu’ils ont réalisé. Bref ! C’est un long et tortueux chemin qui se fait à coups de machette dans une forêt tropicale. On avance pas à pas. A chaque fois c’est une nouvelle aventure et c’est justement ce qui la rend passionnante. Le bonheur qu’on en retire est à la hauteur des risques qu’on prend.