Plongée au cœur de la création d'une chorégraphie, ou quand un metteur en scène et une chorégraphe unissent leurs talents pour un spectacle unique
F.B.. Parle-nous de ton projet de chorégraphie : comment l’as-tu conçu et mis en œuvre ?
S.V. : Ce n’est jamais pareil de concevoir une chorégraphie, cela dépend du spectacle. On avait idée de ce que l’on voulait avec Etienne ; on s’est beaucoup réunis pour parler sur le texte, de ce qu’on ferait, on a noté plein d’idées sur papier. Ensuite Etienne s’est attelé au texte ; il a imaginé ses personnages, qui pourrait les jouer, cela l’a aidé pour écrire. Je lui ai partagé mes idées, par exemple un ballet avec une thématique sur les Jeux Olympiques…
Et puis, il a fallu tenir compte des contraintes à mettre en œuvre et respecter : sous un chapiteau, avec pour thématique la différence, le décor avec des plateaux, un voyage dans le temps. On s’est dit qu’il fallait marquer les époques. Je me suis demandé ce que j’allais faire en danse, lui s’est demandé ce qu’il pouvait écrire là-dessus. Quand on considère le spectacle toutes les époques sont amenées par une danse. C’est une sorte d’ouverture, de présentation de l’époque et ensuite le jeu théâtral explique.
Créer une chorégraphie sans connaître les capacités des danseurs n’est pas facile, donc au début je les ai fait travailler pour savoir ce qu’ils pouvaient faire. Cela m’a pris du temps de bien les connaître. On va danser sur une scène ronde ce qui ajoute une difficulté énorme ; il faut danser pour tout le public et s’adapter. Tout est réglé pour se caler sur la musique. J’ai un côté très mathématique, j’aime bien qu’il y ait des formes, des lignes à respecter, des emplacements précis. C’est cela qui rend bien en danse. La danse est un art visuel et donne un aspect esthétique au spectacle.
Sur le choix de la musique, nous nous sommes mis d’accord avec Etienne. Nous avons réfléchi à la couleur de la musique pour représenter les différentes époques. On a fait des recherches chacun de son côté. Celles que j’avais trouvées étaient peut être trop modernes et elles ne représentaient pas toutes les époques. Finalement, pour rester dans le contexte, nous avons choisi ensemble des musiques plus proches de l’époque, voire connues… Cela nous a pris du temps pour choisir toutes les musiques. J’y ai pensé tout l’été !
F.B.. Comment travaillez-vous l’un avec l’autre ?
S.V. : Pour le spectacle de SVVC, nous avons eu beaucoup d’échanges, nous avons passé du temps ensemble. Au début sur l’écriture, on se voyait 1 fois toutes les 2 semaines pour partager des idées (en avril/mai 2023). Peu à peu le projet s’est précisé et nous nous sommes vus plus souvent. En septembre et octobre 2023, c’était toutes les semaines pour mettre en place, s’expliquer, partager…
On travaille à la fois en commun et chacun de son côté ; cela implique d’être d’accord sur le texte pour arriver à travailler de son côté et ensuite se retrouver, avec quelques ajustements sans doute… Il faut penser à tout pour se gêner le moins possible, mais ce n’est jamais parfait, parfait. Si ça se fait tout de suite avec trop de facilité, ce n’est pas drôle !
Quelques difficultés permettent de bien savourer le spectacle ensuite !!!
Avec Etienne, les échanges sont faciles ; cela nous aide d’avoir déjà travaillé ensemble. La confiance est là grâce à l’expérience antérieure et le fait qu’il soit confiant me rassure ; il commence à me connaître. Je n’aime pas présenter quelque chose d’aléatoire, je suis perfectionniste, et si je suis en stress je rajouterai 1 ou 2 répétitions pour être sûre que tout se passe bien. C’est important d’être tous en confiance.
Sarah et Etienne - septembre 2023
La première a lieu le 31 mai, c'est à dire dans un mois, d'ici là n'oubliez pas de réserver vos places !